Intervenant au Cepreco à Roubaix, j’ai eu l’occasion cette année avec la promo 2017 de l’ESDM de mettre en place un projet pédagogique étalé sur 6 mois afin de développer les compétences professionnelles, essentiellement sur le Savoir-être et Savoir-faire.

Le brief de départ est assez simple, il invite les étudiants à travailler ensemble sur un projet éditorial avec comme seule contrainte l’utilisation obligatoire d’une revue papier comme support de diffusion contemporain. Libre à eux, d’en choisir le thème, de structurer les équipes de rédaction, de multiplier les médias de diffusion, les techniques de création et d’en imaginer la communication marketing.

Des objectifs atteints par l’expérience

Ici, l’objectif n’est pas la revue en elle-même. Cette dernière est avant tout un moyen pour parvenir aux différents objectifs.

À travers ce choix de projet, l’idée est de confronter la vingtaine d’étudiants aux contraintes du travail moderne : celui de la collaboration. En effet qu’ils deviennent indépendants, ou salariés, ils devront faire face aux différents intervenants d’un projet.
En dehors de la maîtrise technique, les objectifs portaient sur les notions que sont la rigueur, le respect et l’anticipation. Des notions importantes pour le savoir-faire et le savoir-être.

De l’idée personnelle au projet de groupe

Une partie de ce projet permet une mise à jour des compétences de chacun. Sur le principe d’autonomie, les ressources pédagogiques sont à disposition de l’étudiant. Sa motivation, son implication et sa curiosité sont les facteurs de réussite.

Les étudiants travaillant chacun sur un thème personnel, ils vont au fur et à mesure du projet apprendre à s’écouter et s’intéresser à l’autre. À travers des exercices de prise de paroles, chaque étudiant défend son sujet et essaye de le rendre attrayant pour les autres. C’est la diversité des thèmes qui va faire ressentir le besoin de fixer des contraintes afin d’uniformiser le rendu final. Commence alors l’ouverture à la vision de l’autre.

Le choc des visions

Après quelques journées de réflexions et d’échanges, les étudiants ont fait le choix de l’œil comme identité.

Une symbolique venant illustrer le choix éditorial laissant la possibilité à chacun de présenter un sujet qui le passionne. Chacun venant apporter son regard sur des sujets variés pour satisfaire notre curiosité.

C’est aussi une allusion à l’œil d’imprimerie, qui vient laisser sa trace d’encre sur le papier.

La première contrainte a été de s’unifier sous une identité et sous une charte. Ensuite, ils ont été confrontés au respect des échéances, qui comme en réalité terrain ont été réévaluées en cours de projet.

L’exercice de la couverture, où le but était de faire une création collaborative, a permis aux étudiants de découvrir le besoin d’avoir un gestionnaire de projet qui puisse rassembler les idées et veiller au respect de l’identité. Lors de l’assemblage des différents écrits, la découverte du travail de l’autre a permis pour certains de revoir leur copie et d’approfondir les idées.

Cinq expériences vécues

La confrontation

La diversité des sujets a obligé les étudiants à affronter le regard de l’autre, dans un léger esprit de concurrence. Encaisser des remarques parfois directes et piquantes. Ce qui les a poussé à argumenter pour défendre leurs productions. Et l’on sait tous que défendre sa production face à des personnes du même secteur s’avère assez difficile.

L’ouverture

Après les débats, il a fallu entendre, comprendre et accepter les axes d’améliorations à apporter, pour que ce projet unisse l’ensemble du groupe, tout en gardant la diversité. C’est cette diversité qui a demandé un effort d’ouverture d’esprit pour réussir à trouver un fil conducteur et mettre en évidence une cohérence.

Une étape nécessaire pour s’adapter à un processus de travail collaboratif qui ne correspondait pas aux méthodes individuelles jusqu’à présent pratiquées.

La rigueur

L’obligation de rigueur est l’une des clés du collaboratif. Ils ont industrialisé des fichiers PAO, afin de faciliter l’intervention des différents intervenants, mais aussi de faciliter les modifications en cours de projet. Par l’erreur et par l’exemple, ils ont vu que l’absence de rigueur et de consultation entre eux pouvait engendrer des catastrophes lors de l’assemblage final.

Le pilotage

En multipliant les échecs, les décalages de deadline et les incompréhensions, le groupe a pris conscience que pour faire avancer le projet il fallait un pilote pour orchestrer et synchroniser le collaboratif. Ce pilotage est d’autant plus important qu’en général, au sein d’un groupe chacun attend que l’initiative vienne de l’autre afin de rester dans sa zone de confort.

La satisfaction

Un projet qui se construit au fur et à mesure. Qui au fil des mois prend forme et se concrétise dans la dernière ligne droite. C’est bel et bien le concret et le palpable qui en fin de compte apporte la satisfaction sur ce projet pédagogique. Les étudiants ayant pris conscience des compétences acquises à la vue de cette brochure.

C’est une récompense à la hauteur de leur implication et de leur motivation.

Remerciements : promo 2017 de l’ESDM – Cepreco apprentissage
CALLEMYN Thibault, COLLET Lucile, DESTRUN Charlotte, HEDE Vincent, JANKOWSKI Baptiste, JANSSOONE Charlotte, KINTS Marion, NGUYEN Tien, PINTO Hélène, REHIMINE Ramzi, SMAGGHE Salomé, VANDERSTOKEN Sarah, HERINGUEZ Clémence, HEUGHEBAERT Marine, LABAN Anaïs, MATHIEU Louis, SEGUIN Arsène

La motivation, l’implication et le partage de ces étudiants ont permis de porter ce projet jusqu’au bout.