Source – © Sydologie
Vu sur le Magazine Sydologie, une petite réflexion et mise en garde sur le MOOC.
Qu’est-ce qu’un MOOC ?
C’est une petite nouveauté mise en avant fin 2013 en France qui est censée révolutionner la formation, ou pas. En effet comme à chaque « innovation » ce n’est pas l’outil qui fera la révolution mais la façon dont on l’utilise.
Pour faire simple, c’est une plateforme internet sur laquelle se trouve des formations en grande quantité (entendez par là des contenus scolaires) sous forme de cours théoriques et pratiques et d’évaluations. A l’origine un système adopté par les grandes universités pour permettre au prof de diffuser leurs cours.
Il existe deux catégories de MOOC :
- les cMOOC, c’est la version collaborative, le savoir pour tous. L’apprenant créé le contenu et corrige les exercices.
- les xMOOC, c’est une version diplômante. Entendez par là, payante et pas ouverte à tous.
Comme je l’évoque pour le Digital Learning, le MOOC n’est qu’un outil. Si on regarde le contenu et la pédagogie, on retrouve nos bons vieux modules e-learning, voir même de simples PowerPoint ou pdf illisibles sur écrans.
De qui se « MOOC »-t-on ?
Pourquoi nous vendre le MOOC comme révolutionnaire, si au final le contenu ne l’est pas ? Pourquoi certains cabinets, agences et autres prestataires de formation vont surfer sur la vague du MOOC pour nous vendre du e-learning plus cher ?
En dehors du côté communautaire le MOOC ressemble donc à un LMS de création et de diffusion de contenu. Donc ça fait 20 ans que ça existe sous une autre appellation dans le secteur de l’entreprise.
On rencontre les mêmes freins qu’au déploiement du e-learning. L’apprenant n’a pas toujours le terminal adéquat, n’a pas la possibilité de suivre sa formation sur son temps de travail. L’apprenant sera toujours seul face à son module (à part si il existe une communauté active). Sans parler de la budgétisation.
Alors MOOC or not to MOOC ?
Les mécanismes de l’apprentissage (motivation, attention et mémoire) sont mis à mal avec les formations distancielles (vidéos monotones, contenus rébarbatifs, absence d’échanges, absence de marketing de formation). MOOC ou pas, la question qui doit se poser en premier n’est pas sur l’outil utilisé mais sur la pédagogie à mettre en place.
Avant de vouloir changer d’outil, essayez de revoir votre conception, pour rendre vos formations beaucoup plus en accord avec les attentes et les contraintes de notre société.
Ce qu’il faut retenir du MOOC, et l’adapter au monde de l’entreprise, c’est le côté communauté. Ré-humaniser le distanciel grâce à une possibilité d’échange, via un réseau social, via une visioconférence, via un t’chat…
Le côté « Massive » est lui aussi intéressant. Vous pouvez mettre en place un système où l’apprenant se connecte pour chercher des infos précises, accéder à des fiches techniques, des vidéos de démonstrations, des « mémos ».
Une bonne formation c’est avant tout une formation qui a été bien pensée, bien conçue et adaptée à sa cible. Ce n’est pas une histoire de tendance marketing.